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LES 3 SORCIÈRES

Docteur Folbourse ou : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la dette

9 Avril 2015, 18:31pm

Publié par Charlie Vegas

Depuis quelques jours, des articles émergent au sein de la presse économique conventionnelle pour se demander si nous entrons oui ou non dans une nouvelle phase de bulle financière. Sont souvent scrutées à la loupe : les actions américaines, les actions chinoises et même les obligations souveraines (les temps changent !).

Pour trancher d’emblée le débat : oui, une bulle il y a ! Mais ceci dit elle ne date pas d’hier et disons juste que la situation n'a fait que s'aggraver ces derniers jours. À la question de savoir quels marchés sont concernés, je vous répondrai : à peu près tous !

Car oui nous sommes face à un cas unique d’une méga bulle du système financier qui touche à peu près toutes les classes d’actifs (actions, obligations, immobilier). Et ce dans le monde entier. Quasiment personne n’y échappe.

Ce phénomène de masse s’explique par un excès de liquidités jamais vu. Et comme on pouvait le craindre depuis le début, cette création de monnaie à outrance par les banques centrales a créé l’illusion que l’on peut investir sans trop de risques et que les prix des actifs peuvent continuer de progresser ad vitam aeternam.

À la base, l’objectif des banquiers centraux monde était plus ou moins d’abaisser le coût d’emprunt des agents économiques afin de les aider à relancer une économie en manque de dynamisme. Le raisonnement est beau sur le plan théorique mais il est vital de se poser les bonnes questions en économie. Et la question centrale à se poser ici est la suivante : est-il raisonnable d’encourager un agent déjà largement trop endetté à contracter davantage de dette ? C’est comme si un banquier choissait de prêter encore plus à l’un de ses clients déjà surendetté en faisant le pari que celui-ci va investir cet argent de manière tellement géniale que cela va générer des revenus si colossaux qu’il pourra ensuite réduire spectaculairement et durablement son problème de dette. Drôle de pari.

Rappelons que plus on s’endette, plus ce que l'on doit rembourser est important. Et il en va bien entendu de même pour les Etats. Autrement dit, plus un agent s'endette, plus sa charge d’intérêt croît, et plus il doit générer de forts revenus afin de rembourser ses engagements. Le taux de croissance des revenus étant anémique dans les pays développés depuis plusieurs années (il serait d'ailleurs bon de se demander pourquoi), ces derniers sont entrés dans un cercle vicieux d’endettement qui ne peut que les mener à la banqueroute. Mais ceci dit, la situation n’est pas plus brillante au sein des économies émergentes. Là encore, tout ça ne date pas d’hier mais les choses ne font qu’empirer dans un contexte d’aveuglement quasi généralisé.

En attendant, cette belle pyramide de dettes continue donc de grimper partout sur la planète et se reflète dans les prix des actifs qui dépassent depuis un bon moment toute réalité économique (comment peut-on accepter de prêter à 0% à un quelqu'un surendetté jusqu’au cou ?). Cette bulle devient tellement énorme que son explosion, qui viendra sûrement beaucoup plus tôt que prévu, risque d’avoir l’effet d’un hiver nucléaire économique sur notre monde actuel.

Alea jacta est !

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